mercredi 23 janvier 2008

L'offrande lyrique

Si l'immortalité n'est pas cachée au coeur même de la mort,
Si la joie de la sagesse ne jaillit pas du fourreau de la douleur,
Si le péché ne meurt pas de sa propre divulgation,
Si l'orgueil ne succombe pas sous le poids de tous ses hochets,

Alors, d'où viendrait cet espoir, qui contraint tous les hommes à quitter leurs foyers, pareils à des étoiles qui courent à leur mort dans la lumière du matin ?
Le sang des martyrs et les larmes des mères perdraient-ils toute valeur dans la poussière de la terre ?
N'achètent-ils pas le Paradis ?
Et à l'heure où l'homme brise ses liens mortels, la Divine Liberté ne lui est-elle pas révélee dans l'instant ?
Rabindranath Tagore

Aucun commentaire: