vendredi 28 mars 2008

Que faites-vous dans la vie ?


C’est étrange, depuis que je ne travaille plus, je me sens de plus en plus fatiguée.

Cette fatigue m’envahit sournoisement depuis que je ne fais plus partie de ce que l’on nomme la vie sociale.
Les heures s’égrènent lentement, je ne fais plus rien, anéantie, épuisée d’être devenue une sorte de rebus.
Je ne cours plus pour attraper ma correspondance de métro qui me mène à l’ANPE, j’ai le temps.
Fatiguée de répondre aux personnes qui me demandent :
- mais que fais-tu de tes journées ?
C’est vrai, que fais-je de mes journées de chômeuse ?

Travail à temps plein ces recherches infructueuses, sans rendement. Epuisant.

Et, vous mes amis qui m’expliquez que : vous, vous êtes fatigués parce que, Vous travaillez.
Ah oui, c’est vrai, vous me regardez comme si je n’avais jamais travaillé, je ne sais pas ce que cela implique le travail comme fatigue.

J’ai le temps de ne rien faire et cela me fatigue, m’épuise même.

Et si tout d’un coup j’étais devenue fainéante ?
Devient on fainéante, parce que l’on ne travaille plus ?

Oui sûrement, puisque je suis fatiguée dès le matin de devoir affronter cette vie de chômeuse qui traîne depuis tant d’années.
Je suis re-devenue malgré moi une femme au foyer.

Pourtant, lorsque je ne travaillais pas pour élever mes enfants, qui me demandait alors, ce que je pouvais bien faire de mes journées ?
Personne.

Mais, être au chômage, ne pas travailler, quelle horreur.

Je vaque à mes occupations, mais, lesquelles ?
Plus aucune, depuis que je ne travaille plus je ne sais plus rien faire, je traîne mon corps qui a du mal à se mouvoir dans le statut de chômeuse.- Que faites-vous dans la vie ?
- Chômeuse
- Vous devez vous ennuyée à ne rien faire ?

Je regarde d’un œil bienveillant ces personnes qui me fatiguent depuis que je ne travaille plus, à tant me demander ce que je peux bien faire de mes journées.
- Rien, leur ai-je répondu, c’est étrange comme je suis si fatiguée depuis que je ne travaille plus.


Ce texte a été écrit pour la dernière consigne du site Paroles Pluriellesla photo est de Narb

lundi 24 mars 2008

On va à la neige

Si mes copains me voyaient, la honte aux joues.

La tenue des parents !!!!!
Ridicule.
Même Mémé elle le pense. Et avant de partir, a dit à mon père : "t’as beau avoir gagné au loto, les gens de la haute t’inviteront pas pour ça. Nouveaux riches ."

Nouveaux riches ? Sais pas ce que cela veut dire ? Riche, oui, de la tune, beaucoup, mais nouveaux riches ?
En attendant, il a fallut que je m’habille comme si j’avais 5 ans. Ridicule avec ces pantalons anglais, un short, oui, j’ai 11 ans.
Anglais, pff suis pas anglais, et je déteste l’anglais et la prof et la prof non plus m’aime pas, comme ça, tout va bien, pas de chichi, j’ai tout le temps zéro. J’aime pas l’anglais, parce que je ne peux pas prononcer le «ze». A chaque fois, je dois me concentrer, je finis par cracher, pas le ze, et tout le monde rit et la prof croit que je fais exprès et je me fais punir.

Mon père, prend des cours d’anglais, depuis qu’il a gagné au loto, il dit qu’il faut aujourd’hui savoir parler anglais pour ses affaires.
Parlons en de ses affaires. S'il n’avait pas gagné au loto avec son copain Michel, il ne prendrait pas des cours d’anglais pour ses affaires.
Il est mécano dans un garage mon père, alors ses affaires !!!

C’’est long.
On va prendre un avion privé, on attend le pilote qui a prévenu que sa femme accouchait donc il serait en retard.
Comme a dit ma mère tout bas, chuchotant à mon père, pourvu qu’elle n’ait pas une césarienne.
On parle pas de ça, à la maison, on fait encore les bébés dans les choux du jardin de Mémé, nous prennent toujours pour des idiots les parents.

J’étouffe avec cette écharpe. Mais m'man a peur que j’ai froid en arrivant à la neige.
Et eux, avec leurs manteaux, sont pas fous, en plein mois de juin ?

L’autre, la naine, elle se cache derrière son père, à chouiner comme toujours, et, j’en ai encore pris une. Elle voulait pas me prêter son Ipod. Je lui ai pris, et elle a gueulé comme si je lui avais arraché son sac.
J’ai mal aux fesses, j’ai trop chaud. Mes pieds vont exploser dans ces bottes trop chaudes, fourrées en peau de lapin.
J’ai pas eu le choix «si tu mets pas tes bottes, tu pars pas avec nous à Méribel.»
J’ai réfléchi, rester à la maison, c’était pas mal. Pas eu le temps de savoir qui j’allais inviter pour regarder le dvd porno qui est caché dans le tiroir de leur table de nuit que ma mère a coupé mes pensées.
- Tu ne resteras pas seul à la maison, tu iras chez Nanny et Grand-père. J’ai choisi le ski, chez mémé je m’ennuie. A la campagne pas d’ordi et leur téloche y’a pas canal.
Depuis le gros lot, on doit plus dire Pépé et Mémé, ça va pas être facile de tout changer comme ça.

Heureusement, les parents ont fait partir les skis avant nous, par train avec la nouvelle bonne. Oui, on a une bonne maintenant, ma mère elle sait plus quoi faire depuis, elle dit qu’elle s’ennuie à pas faire le ménage, la cuisine et la vaisselle.

On dirait qu’ils vont passer la revue du 14 juillet avec Chirac, tellement y sont raides dans leurs habits neufs les parents.
Tout est neuf, même les gros nichons de ma mère. La honte, elle les met dehors au balcon, et mon père lui dit rien. C’est vrai qu’il louche sur les gros nibards, c’est pour ça qu’il a dû demander des neufs à sa femme.
- C’est une fille, c’est une fille, hurle un monsieur, en courant vers nous.
- Dépêchons, dépêchons, dit mon père avec un ton que je ne lui connais pas.
Un ton de commandant. J’ai envie de rire.
- Suivez moi, l’avion va décoller, l’hôtesse vous attend. Vous n’avez pas trop attendu, vous n’avez pas trop chaud ?
- J’pourrai enlever mes godasses dans l’avion m’sieur ? J’pue pas des pieds ?
- Mais oui, mais oui, me répond gentiment le pilote, allez venez. Ah mais, il a une ptite sœur ce grand garçon , je ne l’avais pas vue.
Finalement j’ai eu raison de partir au ski, mes parents n’ont jamais fait de sport de leur vie, ils ne pourront pas me suivre et me surveiller.
C’est bien le ski en Juin à Méribel, mes copains vont pas en revenir.
- Dis maman on prendra des photos ?
Parce que si je ramène pas des photos, ils ne me croiront jamais, moi, le fils du mécano.
-T’as fait du ski en juin ? Tu nous prends pour des billes.
Mon père, il a demandé à un policier de l’aéroport de nous prendre en photo, c’est la première de l’album que je ferai.

Chez Gégé

Perchée sur un tabouret au comptoir de l’estaminet « chez Gégé », elle sirotait un jus trop sucré, en attendant le pigeon qui lui permettrait de lui piquer quelques billets.
Oh, pas en lui subtilisant son larfouillet, pas folle la môme, non, en tant que pétroleuse réputée, elle pousserait la lourde de sa tôle au 1er étage. Un câlin pour des hommes à la recherche de coquineries que leurs régules ne font pas, pour quelques des billets bien craquants.
Elle allume une clope et un courant d’air, lui fait tourner la tête. « La porte » hurle t’elle..

Emile entre.
Emile dit le plouc, dit le poussin à cause de son amour démesuré pour les tatanes jaunes ; il s’est pris d’une frénésie de coquetterie depuis sa sortie de tôle.
Pourtant son bavard, lui a bien dit qu’il fallait qu’il soit plus passe muraille, et qu’il change son renard et ses pompes jaunes par du discret, du moins criard quoi.

Ce blaireau ne pense qu’au pognon que la blonde platine lui fait rentrer dans les bacreuses afin d’améliorer sa jaffe.
Il s’approche du bar et assène une telle louche à la belle, qu’elle en tombe de son tabouret. C’est qu’il est plein de manière le zig.
La blonde se redresse sur ses hauts talons et lui empoigne les valseuses en lui disant : « plus jamais ça pauvre loufiat».
La consigne de ce texte ici

samedi 22 mars 2008

Peuples opprimés


Nous sommes si petits mais nous sommes si grands.
Perdus, seuls, nous nous battons au nom de la Liberté.
Oppressés, nous peuples l’avons toujours été, toujours sous le poing du plus fort.
Nous sommes esclaves, mais seulement en apparence, intérieurement nous sommes libres.

Libres de nos pensées, libres de nos prières, libres de nos luttes et même si vous cherchez depuis tant d’années à nous détruire, nous sommes là encore et malgré vous.

Vous l’oppresseur, vous le pouvoir, par vos armes vous luttez.
Nous si petits mais si forts nos armes sont celles du cœur, de la prière et de la liberté. Nous ne disparaîtrons pas, notre culture était est et sera encore.

Nous peuples opprimés par le pouvoir nous sommes.
Entendez notre cri, entendez notre marche silencieuse couverte par celles de vos bottes et de vos armes.

Cela ne vous rappelle t’il pas l’envahisseur aux portes de vos villes. Vous avez combattu, vous êtes morts pour garder votre liberté. Tant d’hommes sont morts, sous le joug de ce peuple au nom d’une race.

Nous sommes en perdition, nous mourrons, nous disparaissons, mais, vous en dehors de cet état de dictature, entendez notre cri et au nom de notre liberté, aidez-nous.

Nous n’appelons pas aux armes, aidez-nous par la force de la prière universelle, celle qui desserre les cœurs entravés par les barbelés du pouvoir. Entendez notre appel, joignez vous à nous afin que nous ne disparaissions pas au milieu du chaos des opprimés.

Notre force est la liberté intérieure, celle de notre âme, celle de notre cœur.

Nous voulons laisser à nos enfants notre mémoire non cachée, celle transmise au milieu de nos champs, celle transmise par le vent qui la porte au delà des frontières créées par l’homme. Entendez notre chant avant qu’il ne soit trop tard.
C.F.
Texte inspiré par la révolte des tibétains

samedi 8 mars 2008

Je Suis

J’ai entretenu le feu de la vie, celui qui a protégé ma famille, mes enfants, contre les bêtes sauvages. J’ai entretenu le feu qui a permis de vous nourrir, parce que toi l’homme tu ramenais les produits de ta chasse.

Depuis si longtemps, moi la femme, j’ai porté les enfants de la terre, ceux qui ont transmis nos coutumes, nos histoires et si je suis là c’est grâce à la femme qui un jour au début de la vie de l’homme, a porté cet enfant , mon histoire est si loin.

J’ai souffert pour l’enfant malade, j’ai supporté les colères et les coups, offrant mon dos, cachant mes larmes, afin de continuer à vivre dans ce monde où seul l’homme avait le pouvoir.
Oh bien sûr, moi la femme, moi la mère, tu me respectais, mais il fallait que je me taise.

A côté de toi l’homme ?

Non, derrière toi, en silence, acceptant au fur et à mesure des siècles, que je n’avais qu’un second rôle. J’étais avant tout la mère de tes enfants, l’homme, mais où étais la femme que j’étais ?

Tu as eu tous les droits y compris celui de salir mon corps, de le prendre, de le violer malgré mes cris.
Je n’avais qu’un droit, celui de subir, la femme instrument de plaisir, toi l’homme tu les avais tous y compris de salir la mère de tes enfants.

Tes coups je les ai subits, pour protéger mes enfants, tes enfants.
Tes mots je les ai supportés, parce que je n’avais pas le choix.

Les temps ont passé et la femme que je suis n’a toujours pas sa place.
J’ai eu la malchance de naître chinoise et l’on m’a noyée.
Je n’ai pas voulu de l’homme que tu m’imposais et l’on m’a brûlée.
J’ai plus de diplômes et de compétences que toi, l’homme, mais tu m’a donné ce poste, en me faisant comprendre que c’était ça, ou rien, c’est toi qui m’engageais.
Je suis née noire et tu m’as excisée pour que jamais je ne connaisse le plaisir que tu m’as volé.

Aujourd’hui au nom d’un dieu, je dois encore me taire et ne pas exister.
Je dois me cacher, derrière ce rideau si lourd à porter, que je ne vois plus rien, je ne peux plus rien voir, la vérité étant trop pénible.

Derrière ce nom, femme, je dois me cacher, et te suivre, toi l’homme guerrier, qui m’empêche d’être une femme, je ne suis que ton instrument de plaisir et je dois te faire des enfants, même si mon cœur le désir, je ne peux plus, j’ai porté trop d’enfants, je ne suis plus femme, je ne suis qu’un ventre au nom de dieu.

J’ai essayé de me rebeller, mais les coups reçus, m’ont fait rentrer dans le rang.

J’ai essayé d’être libre, mais tu m’as coupé la gorge, ou pendu parce que toi, l’homme, tu l’avais décidé.

Vous avez fait les lois, au nom d’un dieu.

J’ai reçu des coups et vous, hommes, qui avez pris ma déposition, vous avez ricané, silencieusement, en me demandant, ce que j’avais fait à ce mari, pour qu’il en arrive là.

Mon corps de petite fille a été souillé par vous hommes, qui m’avez volé ce que je ne connaissais pas encore, la caresse de l’amour d’un homme qui m’aimerait.

Je m’en suis remise parce que la femme est forte, son énergie qui soutient, qui cajole, qui enfante, parce que un jour j’ai décidé que je ne subirai plus les grossesses, qui un jour m’ont tuée, sous les outils d’une « faiseuse d’anges ».
Et, j’ai caressé, moi l’épouse, « ta » femme, mon ventre arrondi, en te regardant, toi qui m’aimait, le futur père de cet enfant que nous aimions déjà, nous avions choisi ensemble le moment ; parce qu’une femme a eu le courage d’affronter les hommes qui faisaient jusque là les lois pour « le bien »des femmes qu’ils n’étaient pas.
Cela ne t’a pas empêché de me battre, de me salir, parce que tu crois que les coups sont autorité, ne sont-ils pas plutôt lâcheté et faiblesse ?

Je suis une petite fille, je suis une adolescente, je suis une femme, je suis une mère et cela depuis tant de millénaires. Malgré vous hommes qui avez tant de fois bafoué ce nom FEMME.

Moi la femme et la mère, Je Suis malgré vous qui avez tant de fois cherché à me détruire, à me casser, m’obligeant à vous obéir, à me faire courber l’échine, pour vous prouvez que vous étiez fort et homme.

Ce que vous ne pouvez comprendre, hommes, c’est que oui, vous nous avez tuées sous vos coups, oui, vous nous avez salies, oui vous nous avez et imposez encore vos lois et vos diktats, mais, jamais vous ne pourrez ôter la liberté que nous avons en nous, malgré vous et qui nous fait vivre et avancer depuis tant d’années.

Nous vous aimons hommes, comme vous nous avez aimées et nous aimerez encore, alors s’il vous plaît arrêtez de me fêter en une seule journée.

Je Suis la femme, je Suis l’épouse, je Suis la mère, Je Suis Amour, respectez moi chaque jour, parce que JE SUIS femme, donc je suis VIE.
C.F.
Texte inspiré par la journée de la femme du 8 mars 2008