dimanche 28 septembre 2008

Etincelle de Lumière du jour


A Faldona


Vos facultés humaines sont bien restreintes par rapport à votre potentiel dormant.

Matière dense et matière subtile unies, alors l'harmonie promise, l'union primordiale serait.


Votre âme, votre Vrai Moi, doit emmener votre corps lourd vers une autre vision du monde, un autre regard, intérieur et extérieur, une synthèse du Créé.

samedi 27 septembre 2008

Christ

Un cours en miracles
6. Qu'est-ce que le Christ ?

1. Le Christ est le Fils de Dieu tel qu'Il L'a créé. 2 Il est le Soi Que nous partageons et Qui nous unit les uns aux autres, aussi bien qu'à Dieu. 3 Il est la Pensée Qui demeure encore au-dedans de l'Esprit Qui est Sa Source. 4 Il n'a pas quitté Sa sainte demeure ni perdu l'innocence dans laquelle Il a été créé. 5 Il demeure à jamais inchangé dans l'Esprit de Dieu.

2. Le Christ est le lien qui te garde un avec Dieu et qui garantit que la séparation n'est pas plus qu'une illusion de désespoir, car l'espoir demeurera à jamais en Lui. 2 Ton esprit fait partie du Sien, et le Sien du tien. 3 Il est la partie où réside la Réponse de Dieu, où toutes les décisions sont déjà prises et les rêves sont terminés. 4 Il reste intouché par quoi que ce soit que les yeux du corps perçoivent. 5 Car bien qu'en Lui Son Père ait placé les moyens pour ton salut, Il reste le Soi Qui, comme Son Père, ne connaît pas le péché.

3. Demeure du Saint-Esprit, et chez Lui en Dieu seul, le Christ reste en paix dans le Ciel de ton esprit saint. 2 C'est la seule partie de toi qui ait une réalité en vérité. 3 Le reste est des rêves. 4 Or ces rêves seront donnés au Christ, pour s'effacer devant Sa gloire et te révéler enfin ton saint Soi, le Christ.

4. Le Saint-Esprit va du Christ en toi vers tous tes rêves, les enjoignant de venir à Lui pour être traduits en vérité. 2 Il les échangera contre le rêve ultime que Dieu a désigné pour être la fin des rêves. 3 Car quand le pardon repose sur le monde et que la paix est venue à chaque Fils de Dieu, que pourrait-il y avoir qui garde les choses séparées, car que reste-t-il à voir, sauf la face du Christ ?

5. Or cette sainte face, combien de temps la verra-t-on, puisqu'elle ne fait que symboliser que le temps d'apprendre est maintenant terminé et que le but de l'Expiation est enfin atteint ? 2 Cherchons donc à trouver la face du Christ et à ne regarder rien d'autre. 3 En contemplant Sa gloire, nous connaîtrons que nous n'avons pas besoin d'apprentissage, ni de perception, ni de temps ni de quoi que ce soit, sauf le saint Soi, le Christ Que Dieu a créé Son Fils.

mercredi 24 septembre 2008

Le vent


Le vent m’emporte
Croquer les raisins mûris,
Balayer d’une rafale le soleil
Qui traîne encore un peu

Le vent m’apporte
Le parfum humide de la terre,
Des mousses sous le bois,
L’orange des feuilles couchées

Le vent me porte
Comme chaque saison,
Me conduit à l’hiver
Sous un manteau de pluie

Selon la consigne de : Kaleïdoplumes

dimanche 21 septembre 2008

Harmonisation

Eclats, François SCHLESSER
Etincelle du jour

A mes soeurs
Rien ne peut se faire sans vous, sans votre Volonté.
Oui, nous avons besoin de vous,
vos vibrations d'Harmonisation se joignant aux nôtres,
et ainsi renforçant tous ceux qui oeuvrent
pour l'avènement de La Lumière.

vendredi 19 septembre 2008

Tu es mon autre

La première fois que j'ai entendu cette chanson il y a quelques années, j'ai immédiatement pensé à une âmie
Je l'offre aujourd'hui à mes trois âmies

La Clepsydre

La Clepsydre est une Roue.
Ne peut-elle pas être associé à l'arcane X du Tarot de Marseille, ce qui est figé aujourd'hui est pour prendre conscience des causes et des conséquences de nos actes dans nos vies précédentes, afin que rien ne soit figé, mais que la Roue Tourne pour aller vers ce qui doit Etre.

Dans l'alphaet hébreu le chiffre 10 représente le Yod, première lettre du nom sacré de YHVH.
Le 10 est l'action de l'homme (les 10 doigts de la main).
10 c'est 1+0.
Le UN, unifie et forme un tout. Il est qualifié comme étant le symbole unificateur des éléments de la vie. Le 1 est le nombre rassembleur

Le Dix est le symbole de l'achèvement et du retour à l'unité. Il exprime tour à tour la vie et la mort. Il symbolise un cycle complet. Ce nombre est le nombre de Séphiroth de l'arbre de vie de la Kabbale, la représentation mystique du grand Tout.

Tout est dans l'Espoir de Demain

mardi 16 septembre 2008

Amour et trahison

Pour clarifier une eau trouble


"Il est un temps de mort, de meurtre,
Un temps pour soigner, pour guérir ;
Il y a un temps pour tout abattre,
Et un temps pour tout rebâtir. »
L'Ecclesiaste


Que veut dire Amour lorsqu’il est écrit ou prononcé avec en arrière fond trahison ?

Que veut l’homme qui prône l’Amour haut et fort, qui le crie de toute son âme, de tout son corps et en arrière fond : trahi encore ?

Le mot Amour, ce mot qui a tant servi aux traîtres de tous bords pour mieux assassiner les siens.

Ce mot prononcé tant de fois avec ferveur par certains pour assassiner par derrière.
Le mot Amour emprunté par des âmes noires, des humains, envieux, jaloux, qui se cachent derrière le miel de ce mot, qui les a un temps enveloppé de douceur, pour mieux trahir.

Toute choses à sa place, toute âme a sa place, tout humain a sa place.
Il n’est pas possible d’emprunter ce mot Amour, pour s’en servir pour tuer l’Autre.
Perfidie de l’homme qui croit qu’il est Amour parce qu’il distribue ce mot, croyant en lui, en son âme, alors, qu’il n’est, que trahison pour tuer l’Autre, celui qu’il envie avec jalousie.
La jalousie de l’âme passe par l’homme et, il y a un temps où l’homme ne peut plus se contenir et se dévoile en déchaînant sa haine et sa jalousie envers celui qu’il envie depuis tant de temps, depuis tant de vie.

Que ceux qui poignardent dans l’anonymat, en distribuant des mots d’Amour osent se regarder, en face, d’homme à homme, d’homme à âme et se pardonnent de tant d’ignominie au nom de l’Amour.
Ce traître de l’Ombre, croit qu’il est dans l’Amour.
Est-on dans l’Amour juste en prononçant le mot ?
Pour être dans l’Amour, il faut rejeter sa part d'ombre, il n’est pas possible autrement d’Aimer.

Si l’âme pousse dans l’Ombre, l’homme doit être capable de rejeter cette Ombre afin d’être dans l’Amour, même seul.
Mais, pour cela lui ne faut pas désirer autre chose que ce qui nous est donné d’Etre et de faire.

Que ceux qui poignardent osent le faire en face.
Que ceux qui poignardent regardent la noirceur de leur âme qui passe par l’homme qui lui agit en conséquence de causes.

Si l’âme pousse, si l’homme souvent se fait manipuler, l’homme sait lorsqu’il poignarde avec traîtrise, il devient l’acte, juste par envie, jalousie de ce qu’Est l’Autre.
Si l’on sème des graines pourries, il ne sera possible que de récolter des fruits séchés sur branche.

Etre Amour, est Acte, non paroles distribuées dans le vent d’une mouvance de Véritable Amour.

Il est possible de ne plus suivre son âme dans son non désir d’Amour, c’est juste désirer Aimer, se Reconnaître, en laissant sur le chemin du non Désir son âme.
Cela pour avancer dans l’Espoir que l’âme rejoindra l’humain avec et dans l’Amour.

Aux âmes dans l’ombre.

Aux humains qui refusent de se regarder et envient les autres.

Janvier 2008

lundi 15 septembre 2008

Lâcher prise


"Lâcher prise, ce n'est pas rejeter, c'est au contraire accepter."

C'est accepter d'être rejetée sans larmes, c'est pouvoir tourner une page sans regret, c'est accepter d'être soeur d'âmes mais pas amies, c'est accepter de ne plus employer le mot espoir qui met dans l'attente, c'est savoir dire STOP, c'est accepter de dé-faire pour mourir, c'est accepter d'être transparent dans la vie qui passe. Lâcher prise c'est pouvoir accepter l'innaceptable.
En réponse à Lâcher prise

samedi 13 septembre 2008

Les versets de la Lumière


Dieu est la lumière des cieux et de la terre !
Sa lumière est comparable à une niche
où se trouve une lampe.
La lampe est dans un verre ;
Le verre est semblable à une étoile brillante.

Cette lampe est allumée à un arbre béni :
l’olivier qui ne provient
ni de l’Orient, ni de l’Occident
et dont l’huile est près d’éclairer
sans que le feu la touche.

Lumière sur lumière !
Dieu guide, vers Sa lumière, qui Il veut
Dieu propose aux hommes des paraboles.
Dieu connaît toute chose.

Cette lampe se trouve
dans les maisons que Dieu a permis d’élever,
où son nom est invoqué,
où des hommes célèbrent ses louanges
à l’aube et au crépuscule.

Nul négoce et nul troc ne les distraient
du souvenir de Dieu, de la prière et de l’aumône.

Ils redoutent un Jour
où les cœurs et les regards seront bouleversés
et ainsi, Dieu les récompensera
pour les meilleures de leurs actions
et Il augmentera sa grâce envers eux.
- Dieu pourvoit, sans compter,
aux besoins de qui Il veut –

Qor’ân, XXIV

Traité sur la tolérance


Ce n’est donc plus aux hommes que je m’adresse ; c’est à toi, Dieu de tous les êtres, de tous les mondes et de tous les temps : s’il est permis à de faibles créatures perdues dans l’immensité, et imperceptibles au reste de l’univers, d’oser te demander quelque chose, à toi qui as tout donné, à toi dont les décrets sont immuables comme éternels, daigne regarder en pitié les erreurs attachées à notre nature ; que ces erreurs ne fassent point nos calamités.
Tu ne nous as point donné un cœur pour nous haïr, et des mains pour nous égorger ; fais que nous nous aidions mutuellement à supporter le fardeau d’une vie pénible et passagère ; que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants, entre tous nos usages ridicules, entre toutes nos lois imparfaites, entre toutes nos opinions insensées, entre toutes nos conditions si disproportionnées à nos yeux, et si égales devant toi ; que toutes ces petites nuances qui distinguent les atomes appelés hommes ne soient pas des signaux de haine et de persécution ; que ceux qui allument des cierges en plein midi pour te célébrer supportent ceux qui se contentent de la lumière de ton soleil ; que ceux qui couvrent leur robe d’une toile blanche pour dire qu’il faut t’aimer ne détestent pas ceux qui disent la même chose sous un manteau de laine noire ; qu’il soit égal de t’adorer dans un jargon formé d’une ancienne langue, ou dans un jargon plus nouveau ; que ceux dont l’habit est teint en rouge ou en violet, qui dominent sur une petite parcelle d’un petit tas de la boue de ce monde, et qui possèdent quelques fragments arrondis d’un certain métal, jouissent sans orgueil de ce qu’ils appellent grandeur et richesse, et que les autres les voient sans envie : car tu sais qu’il n’y a dans ces vanités ni de quoi envier, ni de quoi s’enorgueillir.
Puissent tous les hommes se souvenir qu’ils sont frères ! Qu’ils aient en horreur la tyrannie exercée sur les âmes, comme ils ont en exécration le brigandage qui ravit par la force le fruit du travail et de l’industrie paisible !
Si les fléaux de la guerre sont inévitables, ne nous haïssons pas les uns les autres dans le sein de la paix, et employons l’instant de notre existence à bénir également en mille langages divers, depuis Siam jusqu’à la Californie, ta bonté qui nous a donné cet instant.

Voltaire

vendredi 12 septembre 2008

Le silence et la mort

Encore une journée seule dans le silence, sans mot, sans échange, soupira t’elle !
Depuis de trop longues années, elle ne conjugue plus le verbe être invitée et inviter.

Elle regarde ses fauteuils aux bras si accueillant qui ne reçoivent plus personne, privés de présence eux aussi.

Combien de fois s’est-elle demandée à quoi servent ces verres, ces nappes qui dorment tranquillement dans le meuble dont la porte ne grince plus, fermée par le vide de sa vie de solitude.
Combien de fois a t’elle eu l’envie de tout jeter objets inutiles aujourd’hui.

Elle ne dresse plus de table, ne sert plus d’apéritif, a oublié le goût d’une sauce mijotant pour ses amis, a perdu le sourire du plaisir d’ouvrir sa porte.
La sonnette elle aussi est muette sous le doigt de ses amis absents.

Tous ses amis se sont brutalement évanouis dans le silence des années.
Tout a commencé lorsque son mari est parti, brutalement lui aussi, sans prévenir de sa fuite organisée depuis plus d’un an.
Elle perd un mari, un statut social, future femme divorcée…
Si au début, il y a eu de la compassion, elle est devenue celle «qui dérange la table». Ces paroles ont sonné le glas de son amitié vieille de 20 ans et a décidé de ne plus s’imposer ; acceptée dans un tête à tête avec le couple mais, en société, femme célibataire, elle pourrait faire son marché chez les maris de ses amies.
Ses amies ont eu peur qu’elle agisse comme elles.

Jusqu’au jour où elle a dû s’inscrire au ASSEDIC.
Lors de conversations, elle a pris conscience qu’en perdant son travail, elle a aussi perdu, aux yeux de ses amis, la mémoire de ce que veut dire «travailler».
Elle est devenue idiote, au courant de rien, et, régulièrement coupée de ses affirmations ; on lui fait comprendre, qu’en ne travaillant plus, elle est devenue amnésique de toutes réflexions, de toutes réalités de la vie.
Elle se rend compte aussi qu’elle n’a jamais été prise au sérieux. Déjà, lorsqu’elle avait décidé de retravailler, on lui a demandé pourquoi une femme de médecin travaillerait ?
La femme du médecin qu’elle était ne supportait plus d’entendre les conversations de ses amies dont le sujet unique était les vomis, les diarrhées, les beuh, beuh de leurs rejetons. Comme si devenir mère enlève tout autre discussion, que l’arrivée d’un enfant ôte à la femme une réflexion autre que celle des couches, du biberon, du rôt non fait.

Et puis, elle se retrouvait dans la même situation que celle qui l’a (mal)élevée. Combien de fois en rentrant du collège, elle avait dû en plus de ses devoirs, faire travailler sa petite sœur, lui donner son bain, faire à manger, mettre la table, parce que madame sans travail était au bridge, au tennis ou dans le lit de ses amants qui lui faisaient oublier l’heure.

Il n’était pas question pour elle de devenir cette femme oisive, ses enfants, attendre le retour de son mari qui travaille, bridger, jouer au tennis, penser aux invitations à faire, tricoter, coudre, faire du piano, de la peinture, ou courir.
Elle aimait par dessus tout s’occuper de ses enfants, jouer avec eux, leur raconter des histoires, les emmener au jardin. Elle pensait que travailler c'était exister.

Elle se souvient de sa fierté d’annoncer à un ami d'être l'attachée parlementaire d’un sénateur. La réplique cinglante, encore aujourd’hui elle ne l’a pas comprise :
- toi ? Attachée parlementaire, tu en es incapable, pourquoi toi ?
A l’époque, cela l’a blessée, se pensant incapable de rien.

Son dernier poste (avant ce chômage qui l’a coupé de toute vie sociale) jamais personne ne lui a dit que c’était bien, dans le sens, super. Elle, si étonnée lorsque l’on lui a demandé si elle acceptait d'être responsable du service de presse.
Elle a failli se retourner pour savoir à qui s’adressait cette demande, seule dans le bureau, c’était bien à elle que cette demande était faite.
Elle a dit oui, sans savoir si elle en était capable. Occultant ses qualités, ses capacités de travail, cette responsabilité ne lui était pas offerte sur sa seule bonne mine.

Aucun de mes amis ne l’a félicitée.
Lorsqu’elle s’est retrouvée à pointer au chômage, le fil que qu’elle tentait de garder tendu depuis des années avec ses amis à cassé.

Ses amis n’ont pas supporté sa déchéance, qu’elle a osé montrer, au fur et à mesure des mois, des ans, ils ont fui, sans donner de raison.
Elle, connaît leurs raisons.

Changement de vie qui ne tolère pas de témoin, surtout si ces amis ont eu, un jour besoin d’elle.
Disparus, ne prenant plus la peine de rappeler aux messages laissés sur leur répondeur. Jusqu’au jour où elle a décidé de ne plus téléphoner, sachant qu’en réponse elle aurait le silence, le vide de l'absence.
Avec le recul, elle se rend compte qu’elle les a aidés, une dernière fois, en ne les contactant plus, ils n'avaient plus à se justifier de leurs silences, de leurs absences dans la fuite.

Certains jours, elle regarde ses silencieux, les prend, en leur parlant ; vérifie leur fonctionnement, les repose sur leur socle, triste, résignée, ses téléphones eux aussi sont devenus muets.
Lorsque celui de la maison sonne, elle écoute, surprise, heureuse, il y a quelqu’un qui va lui parler. La surprise est courte, l’erreur s’excuse de ce dérangement.
Pas de famille pour prendre de ses nouvelles, plus d’amis désirant raconter leurs joies ou tracas.
Seuls ses enfants lui téléphonent et elle répond toujours enjouée, ne laissant jamais transparaître la détresse de la solitude.
Elle remarque dans sa vie vide de contact, de tendresse que même les animaux, en ont besoin. Le vieux chat l’appelle en miaulant, juste pour vérifier qu’elle est là, plongeant le museau dans sa gamelle qu’après quelques caresses qui le font ronronner très fort.
Le chien qui vient lui aussi demander une caresse, un contact.

Elle a oublié la tendresse, enfoui son souvenir afin de ne souffrir de la sécheresse de sa vie, sans amour, sans partage, sans contact, sans mot, sans rire.

Si au début de cette débâcle humaine, elle s’est révoltée, en pleurant sa détresse, tentant de comprendre ce qu’elle a fait pour que ses amis lui tournent le dos, aujourd’hui elle ne pleure plus.
Son cœur n’est pas sec. Non, mais elle a monté une barrière qui la protège de ce vide de contact, de ce puits sans fond de silence qui l’entoure et l’anéantit.

Souvent elle regarde son piano, silencieux parce qu’elle n’a plus envie de s’y asseoir. Soulever son couvercle, choisir une partition est devenu un gros effort, casser le silence qui l’entoure est douloureux.
Elle envisage depuis un moment de s’en séparer, à quoi sert un piano s’il n’émet pas de son ? Il n’est pas fait pour trôner dans une pièce, tel un objet posé sur une étagère.
Il ne vit plus lui non plus, ne vibre plus. Incapable de peindre ou de dessiner trop gros effort, trop nulle.

Ecouter de la musique devient douloureux, le silence dans lequel elle vit malgré elle, ne désire plus être dérangé même par Mozart ou Brahms.
Le silence devient son tombeauil s'est installé sans y être invité, sournoisement comme un pique-assiette.
Elle a bien tenté de le mettre dehors, il lui colle à la peau et, malgré ses luttes, ses ultimes tentatives de rompre ce silence, elle le laisse faire maintenant, n’ayant plus le désir de se battre contre ce silence lourd de non vie qu’elle n’a pas choisie.

Elle est consciente de son incapacité à ne plus rien pouvoir faire, le poids de sa solitude l’entraîne à ne plus avoir d’envie.
L’envie ne se produit pas par les autres, mais, les mots, les rires, les paroles partagés sont vie, moments de joie, de complicité dont elle a perdu le sens.
Le silence du vide de présence qui l’entoure la fait mourir lentement. Elle fait semblant de vivre, mais elle seule le sait.
En la croisant, son bonjour ne laisse rien paraître de sa détresse.
Elle n’existe plus, comme si elle s’était transformée en un caméléon, fondu dans le paysage sans le voir.

Souvent elle se dit transparente, puisque plus personne ne la voit, elle se compare à une vitre, qui n’arrête pas le regard de ceux qui ne veulent plus la voir.
A la différence, c’est que le verre d’une fenêtre salie par une crotte de mouche, se nettoie.
Elle est moins qu’une crotte de mouche, puisque la tâche noire de l’absence d’amis s’agrandit au fil des années, rétrécissant sa vie, empêchant la lumière de la vie d’entrer. personne ne désire plus nettoyer cette vitre.

Elle ne peut plus entendre le silence des autres, épuisée par ses questions sans réponse : qu’a t’elle fait ?
Que n’a t’elle pas fait ?
Qui répondra un jour, crevant l’abcès du vide de réponse qui l’empoisonne, la mène vers le néant ?

mardi 2 septembre 2008

Le bluzz du gardien

J’ai encore oublié d’éteindre la lumière !
Tant que ce n’est pas la lanterne !!!

Comme si en laissant cette loupiote allumée dans le quart, je laissais la vie derrière moi, refusant de laisser dans le noir de sa future solitude ce phare que j’aime tant.

On ne devrait pas s’attacher à un phare.

Pas le courage de remonter. L’arthrose me fait souffrir ce matin. J’ai trop humé l’air salé, c’est pas bon pour les os, m’ont dit les docteurs ; pour les os et le bois, je le vois bien, les portes l’hiver elles gonflent, comme mon genou.

Jules va râler ce soir, va me faire la remarque :- t’as encore oublié d’éteindre la lumière !!!!!!

298 marches à remonter pour éteindre cette veilleuse et puis, faut que je file avant la marée et me reposer des visites.Trop de touristes depuis juillet, faut dire, qu’on est connu, ils viennent nous voir de loin, y’en a plus de gardiens de phares ; alors, font des photos pour nous coller dans leurs albums de vacances.

Profitez-en, on nous renvoie, automatique, maintenant le phare, plus besoin de nous, on coûte trop cher !Mais, qui va se soucier du phare ? Qui va en faire le tour, le nettoyer, l’écouter dans la tempête ?

Cette nuit, les vents ont soufflé, ça annonce l’automne, passerons-nous l’hiver, ou ils vont vraiment nous mettre dehors en décembre ?

Je ne vais pas remonter, je dirai à Jules que j’étais trop triste à l’idée d’abandonner le phare. Je sais qu’il va me comprendre, parle pas beaucoup, mais, il est aussi triste que moi à l’idée de ne plus allumer la lanterne.

J’ai encore oublié d’éteindre la lumière, je la laisse derrière moi.Lumière du souvenir, petite lampe nostalgique que je n’arriverai pas à débrancher complètement, qui ne remplacera jamais nos veillées à la splendeur de la lanterne que nous avons tant de fois allumée.
Août 2008, selon la consigne de Kaléïodplumes pour les deux derniers gardiens de phare à Cordouan