jeudi 27 novembre 2008

Les Sans domicile Fixe "des êtres à part entière" et vous alors ?

Ces "êtres à part entière" qui en plus lisent

Je viens de lire sur un blog, que les Sans Domicile Fixe sont, je cite "...des êtres à part entière, ni plus ni moins...".
Comment peut-on oser écrire cela ?
Cela dénote une différence, il y a nous, qui vivons sous un toit, nous qui sommes des êtres entiers et les Sans Domicile Fixe, "êtres à part entière".
Mais Qui êtes-vous vous ?
C'est donc en fait normal que Mme Christine Boutin veuille parquer de force ces "êtres à part entière".
C'est faire peu de cas de l'homme qui dort dans la rue.
Mais, avez-vous pris la peine, une seule fois, de vous asseoir auprès d'eux, sur un bout de trottoir, pour leur parler, pour échanger ?
Avez-vous pris la peine, une seule fois de vous accrouoir pour être à leur hauteur, de leur tendre la main pour leur dire bonjour à "ces êtres à part entière, ni plus ni moins" ?
Savez-vous ce qu'est de partager leurs rires et leurs sourires malgré leur si pénible vie de la rue ?
Avez-vous pris la peine un seule fois de considérer ces hommes et femmes non pas comme "ni plus ni moins des êtres à part entière", mais des hommes ou femmes comme vous l'êtes. Frères ?
Non, vous ne considérez pas ces hommes et femmes comme tels.
Non, vous vous contentez d'écrire des lois et de prier.
La prière sans Acte n'est pas.
Ils sont dans la rue, parce q'un jour ils se sont retrouvés sans travail, sans vie sociale, et la descente rapide, si rapide qu'ils n'ont pas prévu cette vie dehors.
Ils ne veulent pas dormir dans les lieux qui s'ouvrent à 18 heures, où il faut avoir fait la queue depuis 17 heures pour être sûr d'avoir une place.
Ils ne veulent pas se séparer de leurs animaux, seuls compagnons de route et de tendresse.
Ils ne veulent pas se faire voler leur sac.
Ils ne veulent pas abandonner leur couverture, leur maison.
Ils ne veulent pas, ni plus ni moins.
Bien sûr, quand ils sont au bout d'un chemin d'épuisement et qu'ils ont faim, certains acceptent pour une nuit, si courte, qu'au petit matin, à 7 heures, ils sont mis dehors.
Alors Mme Boutin allez vous agenouillez auprès d'eux, allez vous asseoir sur leur bout de territoire pour parler avec eux !
Alors ces "êtres à part entière" vous parlerons, vous dialoguerez avec eux.
Eux qui sont nous, qui ont des rires, qui ont des poignées de mains chaleureuses, ces Etres, ces hommes et femmes.

Mais, la peur d'affronter leur regard, cette peur qui vous renvoie à la votre, celle qui vous aveugle, celle qui vous envoie leur détresse qui pourrait être la votre, vous fait écrire "des êtres à part entière, ni plus ni moins" et demander de les parquer, eux qui, vivant dans la rue n'ont donc plus droit à leur liberté de choisir.
Savez-vous que se retrouver dans la rue peux m'arriver, vous arriver vous qui classifiez ces Sans Domicile Fixe;

Vous êtes des "bien pensant", je me préfère mal pensante.
Je n'ai pas pour habitude de faire référence aux mots de Jésus, mais, là, je le fais : "pardonnez- leur, parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils font".
ce quils disent, ce qu'ils écrivent, qui ils sont...




5 commentaires:

Rénica a dit…

Il va falloir se poser la question du pourquoi ils ne veulent pas aller dans ces lieux...Cette photo est terrible..mais superbe !

Anonyme a dit…

Bonjour,
Je reconnais mes mots, mais je ne reconnais pas du tout le sens que j'ai voulu donner....ils sont totalement sorti de leur contexte, et là c'est toi qui fait une différence, non moi.
Nous n'avons pas la même façon de lire et comprendre.
Crystalline

Fille de l'Eau a dit…

Rénica, ils ne veulent pas, parce que ces lieux sont des dortoirs, et ils n'y ont plus leur liberté, incompréhensible, c'est vrai.
Leur bout de trottoir c'est leur maison. heureusement certains y vont de leur propre initiative.

Crystalline,des "êtres à part entière" non, des hommes tout simplement, même sorti d'un contexte.
Si j'ai mal compris, désolée, mais, cette locution me choque.

Anonyme a dit…

Contemplation, un texte qui fait réflechir,
merci pour eux.

Fantôme de Lune a dit…

Bravo ! Les mots d'une personne qui parle d'une autre, d'autres, sans leur coller d'étiquette.
Le discours bien pensant ("politiquement correct"), qui maintient une distance entre la dame patronnesse faisant "ses œuvres" et l'"objet" de sa charité, me fait penser à un système de caste. On peut penser qu'il faut, par "humanité", que les intouchables aient assez manger... mais surtout pas les toucher.