vendredi 30 mai 2008

Fernando Pessoa

Le Poème de l'âme. Le Vol de l'âme
Louis Janmot (1814-1892)
Huile sur toile - 113 x 143 cm
Bureau de tabac

Je ne suis rien
Jamais je ne serai rien.
Je ne puis vouloir être rien.
Cela dit, je porte en moi tous les rêves du monde.

Fenêtres de ma chambre,
de ma chambre dans la fourmilière humaine unité ignorée
(et si l'on savait ce qu'elle est, que saurait-on de plus ?),
vous donnez sur le mystère d'une rue au va-et-vient continuel,
sur une rue inaccessible à toutes les pensées,
réelle, impossiblement réelle, précise, inconnaissablement précise,
avec le mystère des choses enfoui sous les pierres et les êtres,
avec la mort qui parsème les murs de moisissure et de cheveux blancs les humains,
avec le destin qui conduit la guimbarde de tout sur la route de rien.

Je suis aujourd'hui vaincu, comme si je connaissais la vérité;
lucide aujourd'hui, comme si j'étais à l'article de la mort,
n'ayant plus d'autre fraternité avec les choses
que celle d'un adieu, cette maison et ce côté de la rue

Que sais-je de ce que je serai, moi qui ne sais pas ce que je suis ?
Etre ce que je pense ? Mais je crois être tant et tant !
Et il y en a tant qui se croient la même chose qu'il ne saurait y en avoir tant !
Non, je ne crois pas en moi.
Dans tous les asiles il est tant de fous possédés par tant de certitudes !
Moi, qui de certitude n'ai point, suis-je plus assuré, le suis-je moins ?
Non, même pas de ma personne...

Esclaves cardiaques des étoiles,
nous avons conquis l'univers avant de quitter nos draps,
mais nous nous éveillons et voilà qu'il est opaque,
nous nous éveillons et voici qu'il est étranger,
nous franchissons notre seuil et voici qu'il est la terre entière,
plus le système solaire et la Voie lactée et le Vague Illimité.

(Mange des chocolats, fillette ;
mange des chocolats !
Dis-toi bien qu'il n'est d'autre métaphysique que les chocolats,
dis-toi bien que les religions toutes ensembles n'en apprennent
pas plus que la confiserie.
Mange, petite malpropre, mange !
Puissé-je manger des chocolats avec une égale authenticité !
Mais je pense, moi, et quand je retire le papier d'argent, qui d'ailleurs est d'étain,
je flanque tout par terre, comme j'y ai flanqué la vie.)

(Toi qui consoles, qui n'existes pas et par là même consoles,
ou déesse grecque, conçue comme une statue douée du souffle,
ou patricienne romaine, noble et néfaste infiniment,
ou princesse de troubadours, très- gente et de couleurs ornée,
ou marquise du dix-huitième, lointaine et fort décolletée,
ou cocotte célèbre du temps de nos pères,
ou je ne sais quoi de moderne - non, je ne vois pas très bien quoi -
que tout cela, quoi que ce soit, et que tu sois, m'inspire s'il se peut !
Mon coeur est un seau qu'on a vidé.
Tels ceux qui invoquent les esprits je m'invoque
moi-même sans rien trouver.
Je viens à la fenêtre et vois la rue avec une absolue netteté.
Je vois les magasins et les trottoirs, et les voitures qui passent.
Je vois les êtres vivants et vêtus qui se croisent,
je vois les chiens qui existent eux aussi,
et tout cela me pèse comme une sentence de déportation,
et tout cela est étranger, comme toute chose. )

J'ai vécu, aimé - que dis-je ? j'ai eu la foi,
et aujourd'hui il n'est de mendiant que je n'envie pour le seul fait qu'il n'est pas moi.
En chacun je regarde la guenille, les plaies et le mensonge
et je pense : « peut-être n'as-tu jamais vécu ni étudié, ni aimé, ni eu la foi »
(parce qu'il est possible d'agencer la réalité de tout cela sans en rien exécuter) ;
« peut-être as-tu à peine existé, comme un lézard auquel on a coupé la queue,
et la queue séparée du lézard frétille encore frénétiquement ».

J'ai fait de moi ce que je n'aurais su faire,
et ce que de moi je pouvais faire je ne l'ai pas fait.
Le domino que j'ai mis n'était pas le bon.
On me connut vite pour qui je n'étais pas, et je n'ai pas démenti et j'ai perdu la face.
Quand j'ai voulu ôter le masque
je l'avais collé au visage.
Quand je l'ai ôté et me suis vu dans le miroir,
J'avais déjà vieilli.
J'étais ivre, je ne savais plus remettre le masque que je n'avais pas ôté.
Je jetai le masque et dormis au vestiaire

Après un certain délai mourra la rue où était l'enseigne,
ainsi que la langue dans laquelle les vers furent écrits.
Ensuite mourra la planète tournante où tout cela est arrivé.
En d'autres satellites d'autres systèmes cosmiques, quelque chose
de semblable à des humains
continuera à faire des espèces de vers et à vivre derrière des manières d'enseignes,
toujours une chose en face d'une autre,
toujours une chose aussi inutile qu'une autre,
toujours une chose aussi stupide que le réel,
toujours le mystère au fond aussi certain que le sommeil du mystère de la surface,
toujours cela ou autre chose, ou bien ni une chose ni l'autre.
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Le livre de l’intranquillité

Nous sommes qui nous ne sommes pas, la vie est brève et triste. Le bruit des vagues, la nuit, est celui de la nuit même ; et combien l'ont entendu retentir au fond de leur âme, tel l'espoir qui se brise perpétuellement dans l'obscurité, avec un bruit sourd d'écume résonnant dans les profondeurs! Combien de larmes pleurées par ceux qui obtenaient, combien de larmes perdues par ceux qui réussissaient ! Et tout cela, durant ma promenade au bord de la mer, est devenu pour moi le secret de la nuit et la confidence de l'abîme. Que nous sommes nombreux à vivre, nombreux à nous leurrer ! Quelles mers résonnent au fond de nous, dans cette nuit d'exister, sur ces plages que nous nous sentons être, et où déferle l'émotion en marées hautes!

Ce que l'on a perdu, ce que l'on aurait dû vouloir, ce que l'on a obtenu et gagné par erreur ; ce que nous avons aimé pour le perdre ensuite, en constatant alors, après l'avoir perdu et l'aimant pour cela même, que tout d'abord nous ne l'aimions pas ; ce que nous nous imaginions penser, alors que nous sentions ; ce qui était un souvenir, alors que nous croyions à une émotion ; et l'océan tout entier, arrivant, frais et sonore, du vaste fond de la nuit tout entière, écumait délicatement sur la grève, tandis que se déroulait ma promenade nocturne au bord de la mer...

Qui d'entre nous sait seulement ce qu'il pense, ou ce qu'il désire ?
Qui sait ce qu'il est pour lui-même ?
Combien de choses nous sont suggérées par la musique, et nous séduisent par cela même qu'elles ne peuvent exister !

La nuit évoque en nous le souvenir de tant de choses que nous pleurons, sans qu'elles aient jamais été !
Telle une voix s'élevant de cette paix de tout son long étendue, l'enroulement des vagues explose et refroidit, et l'on perçoit une salivation audible, là-bas sur le rivage invisible.
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Le gardeur de troupeaux

Jamais je n’ai gardé de troupeaux
mais c’est tout comme si j’en gardais
Mon âme est semblable à un pasteur,
elle connaît le vent et le soleil
et elle va la main dans la main avec les Saisons
suivant sa route et l’œil ouvert

Mais ma tristesse est apaisement
parce qu’elle est naturelle et juste
et c’est ce qu’il doit y avoir dans l’âme
lorsqu’elle pense qu’elle existe
et que des mains cueillent des fleurs à son insu

Penser dérange comme de marcher sous la pluie
lorsque s’enfle le vent et qu’il semble pleuvoir plus fort

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Holà, gardeur de troupeaux,
Sur le bord de la route,
Que te dit le vent qui passe ?

« Qu'il est le vent ,et qu'il passe,
Et qu'il est déjà passé,
Et qu'il passera encore.
Et à toi, que te dit-il ? »

« Il me dit bien davantage.
De maintes autres choses il me parle.
De mémoires et de saudades
Et de choses qui n'ont jamais été. »

« Tu n'as jamais entendu passer le vent.
Le vent ne parle que de vent.
Ce que tu as entendu était mensonge,
Et le mensonge est en toi. »

mardi 27 mai 2008

La musique dans la peau

Je sors du garage avec une épouvantable migraine.
Marabout, bout d’ficelle, selle de ch’val. Ah, parlons-en cheval, les courses, les paris, y perd tout pendant que moi, dans ce garage je fabrique des poupées.
Sur mesure les poupées, faut pas croire, j’suis douée pour ça, depuis l’temps que j’en fabrique, je réfléchis plus.
Un p’tit coup de rhum, Zouk machine et hop ça me donne le moral.
- La musique dans la peau, fo pa'w kon-prann bibi sé on kouyon…
Je connais les paroles par cœur, depuis l’temps, je passe toujours la même chanson, même qu’il en a marre le marabout.
Et puis, ça m’rappelle le pays, enfermée dans ce garage, je ne sens pas l’épice peux pas aller m’asseoir sous le cocotier. Ici, je vois que les murs de ciment et, c’est pas dehors, que jvais me réchauffer le cœur chez Ti’Lolo en mangeant des acras.
- Pa mé lé mwen kon saké ni maldon Ha, Pa fé mwen Pa fé mwen….

Des fois, je rate la poupée, faut dire, qu’assise par terre, je bouge, je peux pas m’empêcher de rouler des hanches et tout d’un coup je me lève et je biguine.
- Pa mandé bibi rété kon madon, Menn si an fé on ti solo…
- Célaniiiiiiiiiiiiie.
Zut, le marabout est rentré, il a dû tout perdre, vu l’heure.
- J’ai mon client dans dix minutes, elles sont prêtes les poupées ? Arrête cette musique !
Il a besoin de deux poupées, j’en ai fabriqué trois.
- An kaz la, ka rété, Ka santi mwen kon si an prizonyé…

J’l’appelle le marabout, mais c’est Arsène, jl’ai suivi en France on était jeunes mariés. Il m’avait fait rêver de la France en dansant collé-serré. Je fabrique des poupées dans un garage, ça fait 25 ans. Au prix de la poupée, il a amassé un sacré magot.

J’veux retourner au pays, la troisième poupée, c’est pour lui, je ne peux plus être enfermée dans ce garage. J’ai une épouvantable migraine, abusé du ti’punch, pour bourrer la poupée de ses ongles et cheveux.
Je la brûle ce soir.
- J’arrive !
- Yayayeyeyayayeye, la musique dans la peau…

Maldon

Texte écrit selon la consigne de Paroles plurielles

lundi 26 mai 2008

A TOUS...

ceux qui ne m'ont jamais fait confiance
ceux à qui j'ai fait confiance
ceux qui ne croient en personne
ceux qui trahissent avec le mot Amour
ceux qui sèment le doute
ceux qui pensent qu'ils ont toujours raison

ceux que j'ai fait pleurer
ceux qui m'ont fait pleurer
ceux qui oublient ce qu'ils sont
ceux qui oublient que je suis
ceux que j'ai oubliés
ceux que j'ai aimés
ceux que j'aime
ceux qui m'ont aimée
ceux qui ne m'ont jamais aimée

ceux qui ne savent pas donner
ceux qui ne savent que prendre
ceux qui ne savent pas recevoir

ceux qui me dédieraient Requiem pour un con
ceux à qui j'offre Mozart
ceux qui sont ce qu'ils sont et
c'est ainsi.


lundi 19 mai 2008

J'ai attrapé mon ombre


Ce matin pour la première fois depuis longtemps, je n’ai plus peur, j’ai réussi à capturer mon ombre. Il m’a fallut du temps pour l’attraper, coriace la garce. Elle me suivait partout, je ne pouvais faire un pas sans qu’elle soit derrière moi.

Mon ombre me surveillait. Qui me faisait surveiller ?

J’ai remarqué qu’elle n’aimait pas sortir les jours sans soleil ou de pluie. L’ombre n’aime pas le froid et la grisaille. Je n’allais pas me priver de mes ballades sous le soleil, et du plaisir de me reposer à l’ombre rafraîchissante des arbres du parc.

Je l’ai bien observée et noté dans mon carnet les moments où elle était là. J’ai changé de tenue, pour qu’elle ne me reconnaisse pas, je me suis caché pour l’observer, aussi incroyable que cela puisse être, elle était là, à mes côtés ou derrière moi, me narguant. Lorsque je tournais très rapidement la tête, elle ne bougeait pas, elle n’avait pas peur de moi.
J’ai tenté de la suivre, la surprendre en me retournant, elle disparaissait. Trop rapide mon ombre. J’avais lu qu’un cow-boy tirait plus vite que son ombre, je vais y réfléchir.

Quelques fois elle marchait devant moi. Je l’ai laissé faire pour l’attraper. Pas facile, elle courrait plus vite que moi.

Son manège m’exaspérait. Pour déjouer son omniprésence je ne suis sorti que les jours de pluie et la nuit. Un soir, j’ai eu très peur, je l’ai vue, tapie derrière un lampadaire elle m’observait. Si elle sortait la nuit, elle affronterait donc la pluie et la grisaille.

J’ai décidé de la supprimer.

J’ai fabriqué une sorte de filet à papillon, moins dangereux qu’une arme, je ne veux pas aller en prison, je suis bien ici, dans cette grande maison, ils sont gentils, ils s’occupent bien de moi. Je ne leur ai pas encore dit que mon ombre me suivait. J’attends de l’avoir prise.


J’ai enfin attrapé mon ombre. C’est moi qui la surveille maintenant. Je n’ai pas pu la clouer, on n’a pas le droit ici. Je l’ai collée sur le mur, elle ne me suivra plus.

Pourquoi elle m’imite ? Je ne comprends pas, elle danse comme moi.

Consignes de paroles plurielles

samedi 10 mai 2008

Famille qui es-tu ?

1er novembre 2006

Toute ma vie d’adulte je me suis demandée "qui suis-je ?"
Cherchant une identité, je ne savais pas que je ne pouvais pas la trouver.
Enfant abandonnée, j’ai cherché une mère.
Enfant non aimée, j’ai cherché un père.
Enfant sans famille, je suis allée en Colombie chercher des frères et sœurs inconnus, pensant qu’ils étaient ma famille.
Je n’ai pas de famille, même s’il y a des frères, des sœurs, oncles et tantes, cousins et cousines.
On ne devient pas une famille, seulement un mot, auquel j’ai longtemps cherché à me raccrocher.

J’ai bien souvent détesté le mot famille, rejetant celle qui n’était pas mienne. Souffrant du manque.

J’ai souvent dit, je n’existe pas, je ne suis rien.

Ces questions posées, personne ne pouvait m’en donner une réponse. Se raccrocher à un mot : famille, si j’avais une famille, j’existais.

La réponse est là, non pas dans un questionnement d’humain, mais dans : qui est mon âme ?

Comment pouvais-je me reconnaître une identité, alors que mon âme n’a pas d’identité.

Se refusant sa famille d’origine, se refusant, reniant son Origine, son Essence, comment pouvais-je me reconnaître au travers d’elle ?

Double face, n’a pas de face. Double tête n’a pas de tête.
Toujours tiraillée, même si ses choix ont été uniquement ceux de sa face sombre, ceux de l’Ombre, face qui ne conduit qu’à la haine et l’envie.

Solitude de l’âme orpheline, parce qu’elle a rejeté toutes ses vies ses sœurs ses frères, mettant toujours sur le compte des autres, ses propres fautes, ses propres rejets, afin de ne pas se sentir responsable.
Il est plus facile et plus lâche de dire : « ce n’est pas moi, c’est vous, c’est de votre faute. »

L’unique faute de mon âme est de ne pas avoir Vu, préférant le noir qui bouchait son cœur, afin de se mettre dans le reflet de l’Ombre qui lui promettait un royaume où seules la haine et la destruction en sont les sujets.

Le choix de vie n’est imputable qu’a mon âme seule.
Maintes et maintes fois, elle a fait son choix, poussée par l’Ombre afin qu'elle renie sa propre clarté, lui insufflant le rejet de ses sœurs, de ses frères, la poussant ainsi dans le tombeau de la solitude, pour qu’elle se retrouve seule, aigrie et haineuse afin que l’Union ne puisse se faire.

Ré-Union des quatre âmes empêchant le Plan, afin que l’Amour et la Lumière n’inondent pas mon âme, pour la maintenir dans sa culpabilité, non reconnue, mais toujours, appuyant sur le : « ce n’est pas de ta faute, mais celle de tes sœurs. »
Désirant par orgueil, la mise au sol de ses sœurs, implorant un faux pardon, afin de servir le plan de l’Ombre.
Désirant l’amour afin de s’en appuyer encore davantage pour son pouvoir.

Rien n’a été fait dans, le Don et l’Amour. Tout était manipulation afin de servir l’Ombre, sa propre gloire, âme jouet de l’ombre qui a pensé qu’elle régnerait sur un royaume sans lumière.

Combien de fois, lui a t-il été donné de se reprendre, de se reconnaître ?
Elle a préféré saccager ses hôtes, les rendre fous, les faire tomber avec l’aide de ceux qui ne sont là que pour détruire.
Et là, mon âme tu buttes.
Malgré ton désir encore et encore de saccager l’humain.
Malgré l’aide de l’ombre de me faire croire, que j’étais folle, que pour me séparer de la souffrance endurée, je devais me tuer.

Tu servais encore l’ombre et pire, puisque maintenant je sais que mon corps physique mort, cette entité pouvait aller vers une autre dimension.
Et toi, que devenais-tu dans leur plan ? Plus rien, puisque tu ne leur servais plus à rien. Leur unique but étant que l’ombre puisse aller vers une autre dimension, tu les sers depuis tant de vies.

Ton autre tête était ainsi décapitée, et disparaissait en même temps que moi, ton corps physique.
Et toi, mon âme, toi qui as, toutes tes vies recherché le pouvoir, tu deviens inutile, seule errant dans la noirceur de tes vies.

Et encore, tu t’es servie de moi, afin d’amener tes sœurs dans ton plan qui ne sert que le plan de l’ombre.
C’était sans compter que tes frères veillaient.
Au contraire de toi, mon âme, Eux, comme Elles sont dans l’Amour, et t’Aiment. Tu t’es encore prise dans le propre piège que tu as cru leur tendre, et tu te retrouves encore plus seule qu’avant.
Si tu as pu jouer de moi, qui ne savais rien, aujourd’hui est différent, je sais et, je ne suis plus dans la solitude humaine, ni d’âmes. Puisque je suis Aimée, malgré toi.

Tu es le pion de l’ombre, tu ne leur sers que pour la destruction de tes sœurs, afin que la Ré-Union ne se fasse, afin de ne pas Le Servir dans l’Amour.
Il est temps que tu comprennes, que tu te détruis toi-même, c’est l’unique but de l’ombre.

Tu erres bien seule, alors que seul ton orgueil t’a encore détruit.

Si je suis l’hôte qui te porte, si je sais qui tu es et qui tu hais, je ne te servirai plus.

Tu es mon âme bien lourde à porter, mais je te porte.
Tu es mon âme si noire, que la clarté ne perce plus, que les voiles épais que tu as empilés au long de tes vies, sont manteau de plomb gelés, que seule la chaleur de ton Désir d’Etre et d’Aimer fera fondre.

Tu es dans la froidure de tes vies, tu es dans la glace de ton cœur, tu es la proie de l’ombre tu t’es rendue aveugle, afin de servir ton orgueil.

Il est temps mon âme, il est temps que tu voies qui tu Es vraiment, que tu t’habilles du manteau de La Lumière qui t’inondait lorsque tu étais Faldona la Force d’Eau, celle qui donne la Vie.
Reprends-toi Faldona, et sers-toi de TA Force, afin que tu re-trouves cette Lumière d’Amour en toi. Il suffit d’ensevelir ton orgueil et de te voir, telle que tes sœurs et frères te voient, et non pas que tu sois le noir reflet de l’ombre qui ne sert que son propre dessein, toi, le jouet de la haine, reprend toi afin d’être l’enfant de l’Amour dans la Lumière du Coeur de celui qui Est près de toi et qui t’Aime.
Je t’aime malgré tout, mon âme, je te porte, telle la mère qui aime son enfant malgré ses bassesses et ses crimes.
Je sais qui tu es, n’approuvant pas tes vies et tes choix, mais je te porte, et je te porterai avec Force, afin que tu saches que l’Amour est là encore et toujours.

Je veux aussi de remercier, tu m’as aidée à Voir.
Voir, que l’Amour est en moi, et que je suis capable d’Aimer, alors que tu m’as fait exécrer ce mot tant et tant d’années.
Merci à toi, je sais qui je suis, sans toi. Je sais qui je serai avec toi dans l’Amour, accompagne-moi, tu es attendue. Cl.

La haine vient très précisément du désir d’être accepté par autrui

Silences mortels

16 juin 2007

Ne pas se laisser aller à la colère.
Ne pas pleurer par impuissance
Ne pas hurler ma souffrance
Ne pas me coucher et attendre la mort

Laisser les portes fermées
Les ouvrir est inutile
Laisser les silences aux silences
Ne pas réveiller les monstres derrière les portes

Hurler seule comme une bête blessée
Et me coucher
Invisible je suis passée
Dans la vie des silences que l’humain m’a offert

Ma douleur se réveille
Cachée, enfouie, je l’avais oubliée
Douleur du mur qui ne répond pas
Souffrance atroce de la parole silencieuse

Enfant je ne comprenais pas
Adolescente, j’ai hurlé
Adulte je meurs en silence
Vous avez réveillé ma souffrance que j’ai tapée contre les murs
Humains vous m’avez tuée par vos silences

Ma tête ne se cognera pas contre les murs
Je l’en empêche
Mon cœur s’arrête de battre
Ma souffrance va s'endormir

Je ne réclamerai plus de mots
Que vous ne voulez pas coucher sur le papier
Le silence de vos mots
Ne me pèsera plus

N’étant pas capable de vous comprendre
Je respecte votre volonté du silence
Tel un testament que vous me laissez
Je vous dis au revoir
Pour ne pas mourir définitivement

L’eau se tarit par ma volonté
Je ne vous alimenterai plus de mots
Ils se perdent dans les profondeurs de vos puits
Je ferme mes mots
Je tais ma parole
Le monologue continue.