vendredi 19 novembre 2010

Paix


Paroles d'une chanson écrite et interprétée par catherine Ribeiro en 1972.

Paix à celui qui hurle parce qu'il voit clair
Paix à nos esprits malades, à nos coeurs éclatés
Paix à nos membres fatigués, déchirés
Paix à nos générations dégénérées
Paix aux grandes confusions de la misère
Paix à celui qui cherche en se frappant la tête
Contre des murs en béton

Paix au courroux de l'homme qui a faim
Paix à la haine, à la rage des opprimés
Paix à celui qui travaille de ses mains
Paix à cette nature qui nous a toujours
Donné le meilleur d'elle-même
Et dont chaque homme, quel qu'il soit, a besoin

Paix à nos ventres, grands réservoirs de poubelles académiques
Paix à vous mes amis, dont la tendresse m'est une nécessité
Paix et respect de la vie de chacun
Paix à la fascination du feu, paix au lever du jour
A la tombée de la nuit
Paix à celui qui marche sur les routes
Jusqu'aux horizons sans fin

Paix au cheval de labour
Paix aux âmes mal-nées qui enfantent des cauchemars
Paix aux rivières, aux mers, aux océans qui accouchent
De poissons luisants de gas-oil
Paix à toi ma mère, dont le sourire douloureux
S'efface auprès de tes enfants
Paix enfin à celui qui n'est plus et qui toute sa vie
A trimé attendant des jours meilleurs

Paix, paix...

vendredi 5 novembre 2010

Côme, ce 12 décembre1838



Ma chère, ma très chère Clara,

Votre envoi m’a comblé, une photo et votre partition. Quel surprise vous me faites là, de m’offrir avant que vous ne le jouiez, ce nocturne.
Merci, de ce cadeau, vous ne pouviez que me combler de bonheur.
Je l’ai chantonné, je l’ai joué et rejoué, en vous imaginant au piano, légèrement penchée, comme j’aime à vous voir ainsi, comme j’ai hâte de vous écouter.

Vous paraissez triste, si triste, mais Clara, cette séparation ne pourra durer plus, Clara ma bien aimée, je pense chaque minute d’une journée qui passe, à vous. Et là, par votre musique, je peux me rapprocher de vous. Je suis heureux de cela.

Je sais par notre ami Walter que votre dernier concert a été non seulement très apprécié, mais aussi un réel succès.
Je vous imagine debout près du piano, remerciant avec votre sourire timide.

J’ai hâte de pouvoir rentrer, même si c’est à Vienne, je me rapproche de vous, je suis bien décidé à braver votre père afin de l’obliger à consentir à notre mariage.

Je suis entrain de finir les Kreslriana et travaille sur une sonate, je vous en parlerai lorsque je serai plus avancé.

Le lac est calme ce matin mais si noir, aussi noir que mon âme, mais de ma fenêtre, j’aime à m’y perdre dans ce lac, comme je voudrai me perdre dans l’eau de vos yeux.
Hélas, je n’ai que cette photo et vous paraissez si triste, ne le soyez pas, bientôt, très bientôt nous serons de nouveau ensembles.

Je reprends votre photo après avoir relu votre Nocturne et remis du bois, ce temps froid et humide me contraint à l’enfermement.
J’ai pleuré Clara, oui, j’ose vous l’écrire, j’ai pleuré, mais ce sont des larmes de bonheur et de joie, parce que votre musique me comble et je vous aime.

Au travers de votre sourire, oh, bien léger bien sûr, je sais que se cache votre amour. Mais, comment auriez-vous pu face à ce photographe, être gaie ? En plus, vous me dites que votre père vous accompagniez.
Quel chaperon votre père, vous n’avez plus aucune liberté !
Je comprends mieux votre regard nostalgique, puisque vous me dites que votre père vous fait partir pour Dresde.
Vous punir, nous punir, mais, vous le savez Clara, notre amour sera plus fort que son vouloir de père.

Souriez Ma Clara, demain est si proche après ces années. Composez encore, c’est ce qui nous réunis, ces notes.
Soyez forte, et n’oubliez pas que je vous aime mon amie.

Votre bien aimé Robert.
Selon la consigne de Kaléïdoplumes ici

Dis Maman

- Dis maman, pourquoi la terre est ronde ?
Elle est ronde pour ne pas nous blesser lorsque nous marchons, ronde pour permettre de danser autour d’elle une farandole multicolore de tous les enfants qui vivent à l’intérieur de son cœur ; ronde pour ne jamais tomber lorsque nous voyageons ; nous pouvons partir d’ici, et marcher, marcher en en faisant le tour, et hop, nous reviendrons ici.

-Dis maman, pourquoi le ciel est bleu ?
Le ciel est bleu parce qu’il a choisi la couleur des mers et des océans un jour de grand soleil. Il s’est dit, j’aime bien ce bleu et j’aime bien le blanc de ses vagues. Il a aussi choisi le blanc pour ses nuages.

- Dis maman, pourquoi le soleil se lève toujours du même côté ?
Clément, nous avons tous nos petites habitudes. As-tu remarqué que tu te lèves le matin toujours du côté de la fenêtre de ta chambre, à gauche donc ? Le soleil a choisi de toujours se lever du même côté pour que chaque enfant sache, qu’il va se lever. Imagine si un jour le soleil se levait de l’autre côté, tu penserais, tiens le soleil est malade.

- Dis maman, pourquoi les arbres ont des racines ?
Les arbres ont des racines pour se tenir debout, boire, se nourrir. C'est comme toi mon bonhomme, si tu n'avais pas de pieds tu tomberais, si tu n'avais pas de bouche pour boire, tu dessécherais, si tu ne pouvais manger tu tomberais malgré tes pieds et ta bouche pour boire. Si l'arbre n'avait plus de racine, il serait couché, sans vie. Comme grand-père, lorsqu’il s’est couché et ne s’est plus jamais relevé.

-Dis maman quand est-ce qu’on mange ?
D'après la consigne de kaléîdoplumes ici

Jour de grève

- C’est encore bloqué !
Qu’ est-ce qui se passe monsieur l’agent ?
- Un accident, le tunnel s’est effondré au bout du couloir n° 5 et il faut déblayer. En plus grève aujourd’hui, les ouvrières manifestent une fois de plus, elles en ont assez de leurs conditions de travail.
- C’est certain, sortir de jour comme de nuit, qu’il fasse beau ou mauvais, pour pouvoir nourrir la Reine et sa suite qui ne fait rien.
- Vous ne faites pas grève ?
- Et non, pas les moyens, mon mari est handicapé, il a perdu trois pattes et une antenne à la dernière destruction de la fourmilière. C’était un courageux soldat mon mari. Rien, pas une récompense, pas une allocation. Des bouches à nourrir, si je fais grève, mes œufs vont dépérir.
- J’en connais aussi des soldats comme votre mari, ils ne touchent rien. La reine refuse de construire des foyers pour ses vaillants soldats qui doivent continuer à travailler.
- C’est sa suite royale qui ne veut pas, il se prépare une émeute, une rébellion parce que nos conditions de vie ne sont plus ce qu'elles étaient.
- J’en ai entendu parler. Paraît-il qu’il se prépare le déménagement de la fourmilière ?
- Oui, nous avons décidé de ne plus nourrir la suite de la Reine, de ne plus faire leur ménage. Ras les pattes de ces fourmis obèses qui se prélassent, se font nourrir par nous et nous traitent comme des esclaves.
- Mais vous ne pourrez plus vivre sans la Reine ?
- Nous changeons de continent, nous allons nous expatrier pour une autre fourmilière l’endroit est tenu secret.
Eh ! Attention, ne me bousculez pas, vous avez fait tomber mes pucerons !
- Bon faut que j’arrête de discuter, mes antennes frétillent, on m’appelle au bout du couloir pour faire circuler, ça fourmille trop. Je vais être à la bourre !
D'après la consigne de kalïdoplumes ici