vendredi 6 juin 2008

Ecran noir

Un instituteur a demandé à ses élèves de fermer tout ce qui était "écran", pendant 10 jours.
Plus de télévision, plus d'ordinateur, plus de téléphone portable, de jeux en tout genre qui nécessitait un écran.

Au bout de 10 jours, tous les élèves ainsi que leurs parents et frères et soeurs avaient respecté cette demande.
A l'unanimité, les enfants et les parents ont été non seulement contents mais heureux de pouvoir connaître une autre forme de vie entre eux, non virtuelle.
Plus de dialogues, de jeux entre eux, plus de convivialité, de sorties ensembles, de lectures.

Le monde de l'écran tue la convivialité, écarte de la société, coupe du monde et surtout apprend à être quelqu'un d'autre caché derrière un écran.
Anonymes, empruntant un pseudo qui, croit-on nous ressemble au plus prêt de cette fausse réalité, nous surfons, tchatons, rions, mentons, créant un monde marginal qui n'a de réalité que ce que l'on veut bien lui donner.

Plus de lettres à écrire, nous perdons la joie de prendre un papier à lettre, d'écrire à ceux que l'on aime ou apprécie, de mettre sous enveloppe et de timbrer.

Nous oublions, en dehors des factures, d'avoir le plaisir de lire une lettre qui va donner des nouvelles et, tant pis si elles datent d'hier.
Nous perdons le sens du dialogue, puisque nous ne prenons plus la peine de téléphoner, c'est si simple d'envoyer un courriel.
Nous jouons à être quelqu'un d'autre dans des jeux en réseau, où la crétinerie humaine fait emplir les poches de ceux qui ont tout compris.
Acheter virtuellemnt une maison, des voitures, des habits, "un look", en payant bien réellement avec une carte bancaire. la crétinerie mène à tout.
Le rêve virtuel est atroce, puisqu'en plus il fait tuer à cause de l'objet de convoitise.

La voix, est si importante dans un dialogue, l'émotion, le fracas d'un rire qui explose, la tristesse, les échanges entre deux personnes, ne passent pas au travers de l'écran qui rend fainéant, les petis riens qui rendaient la vie autrement lorque l'on se racontait au téléphone.

Nous vivons dans un monde où prendre des nouvelles d'un voisin parce que l'on ne l'a pas vu depuis un moment est considéré comme une sorte de cambriolage. comment ose t'on venir frapper à la porte, cela dérange la quiétude aveugle et préférable.

Dans si peu de temps, il ne sera plus utile de se lever de sa chaise et ainsi, nous ferons l'économie de nos pas, de nos visites de famille et de voisin, nous commanderons tout par Internet et contribuerons à la mort des commerces.

Nous devenons des robots incapables d'aller plus loin que nos faces cachées derrière nos pseudos qui sont le début du mensonge d'Internet.

Nous nous perdons, parce que nous ne faisons plus l'effort de : prendre des nouvelles en téléphonant, envoyer une carte pour un anniversaire...

L'écran est un immense marché où l'homme court. Vite, allez consulter sa boite de courriel, vite allez voir si j'ai un message aux si nombreux posts que j'ai fait sur tant de sites, vite, je regarde si j'ai un SMS, et y répondre, dans la rue, au cinéma, dans la voiture.

L'homme ne sait plus vivre sans son ordinateur, sa télévision, son téléphone portable
Savez-vous combien d'heures un enfant dialogue avec ses parents dans une année ? 50 heures, alors qu'ils en passent plus du triple devant un écran.
Comment peut-on apprendre le dialogue et la convivialité à nos enfants qui sont mis dès leur plus jeune âge en garderie devant leur toute première nounou : la télévision. Et qui, plus tard vous ferons taire d'un -SHUT- impérieux, parce que vous osez leur demander comment s'est passée leur journée ?

J'allume un écran mais j'éteins tout rapport humain.

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